Dimanche 10h00,
Une faible pluie éparse tombe sur le Val de Ruz. Mais rien de grave.
Dans tous les cas pas suffisamment pour m’empêcher de voler ce matin.
Au vue de l’état de la piste samedi, j’avais décidé de m’y rendre ce matin avec le P-51 Mustang. L’avion est prêt depuis plusieurs semaines et attendait patiemment une météo plus clémente pour faire son vol inaugural.
Le P-51 Mustang Blue Nose de Hangar 9 est un beau chasseur de 1,65 mètre d’envergure. Il est presque entièrement coffré et recouvert d’un bel entoilage dont la surface va jusqu’à reproduire les rivets de l’avion grandeur. La chaîne de motorisation est confiée à un moteur Scorpion S4025-14 390 kV à un contrôleur Turnigy 85A (étonnamment efficace) et une hélice 4 pâles Zinger 16×8.
L’ensemble tout pleins faits pèse 5,1kg. Cela représente 1,3kg de plus que le P-47 pour la même envergure.
Les trains rentrants demandent beaucoup de courant de la part du régulateur. Pour garantir un tension stable même en cas de contrainte importante, j’ai débranché la sortie BEC du contrôleur et je l’ai remplacé par un BEC externe Castle Creations CC BEC 10A.
C’est donc après avoir chargé la voiture avec le Mustang et l’Ultimate et après avoir parcouru les quelques kilomètres qui me sépare d’Engollon que je me suis attaqué au montage du P-51. Pas de souci particulier.
Les deux demi-ailes se connectent par le biais d’une clef en aluminium de diamètre important. L’aile se vissent ensuite au fuselage avec deux vis d’acier les quelles se camouflent par la pose du faux radiateur ventral.
Le tour est joué.
Je dois dire que je me sentais assez fébrile au moment du décollage car j’avais en tête l’échec du premier vol du premier P-51 monté 4 mois auparavant. (voir l’article sur le P-51 Mustang)
Lors de la construction de celui-ci, je me suis donc concentré sur l’élimination des problèmes remarqué lors du crash de décembre.
J’ai avancé le centre de gravité de 124 à 117mm.
J’ai rigidifié la roulette de queue afin de supprimer tout jeu, de la rendre plus directrice surtout plus stable.
Les trappes de trains ont été entièrement recouvertes de colle cyano afin de les rendre plus résistante. J’espère donc avoir mis toutes les chances de mon côté.
Il ne manque pour l’instant sur l’avion que les faux pots d’échappements et quelques accessoires inutiles pour le premier vol.
J’aligne donc l’avion sur la piste et je procède à un test de roulage. Il semble plus stable qu’avant mais il faut rouler avec la profondeur bien cabrée afin de ne pas passer sur le nez. Je replace l’avion en début de piste et respire un grand coup.
Pour ne pas commettre la même erreur qu’en décembre, je mets un cran de volet et j’augmente les gaz progressivement en virant bien à droite de manière à contrer l’effet de couple.
Le Mustang roule bien droit pour l’instant, j’augmente encore les gaz et cette fois, je relâche légèrement la profondeur. Je continue d’augmenter les gaz progressivement. L’avion roule assez vite maintenant mais conserve son cap.
Soudain, il décolle…
Soulagement indescriptible. Il vole. Les ailes sont resté bien à plat, il adopte une pente saine est grimpe dans l’azure. Pas de décrochage, pas de suprise. Ce bougre de Mustang vole…
Je reprend mes esprit et je rentre les trains. Encore un moment et je rentre les volets.
L’avion vole parfaitement. Je dois trimer quelques crans à piquer mais sinon, pas de problème.
Je commence par quelques virages puis les resserre. L’avion se comporte parfaitement. Il est très maniable. Il vole assez rapidement et permet des prises de vitesse importantes. Les passages bas sont un régal.
Je sors les volets et réalise un passage à vitesse réduite. Cela se passe bien. Je sens que je ne peux pas le ralentir autant que mon P-47 mais cela reste correct. Le poids de l’avion est plutôt conséquent et ne permet visiblement pas toute les fantaisies.
Attention à la remise de gaz brutale car la 4 pâles entraîne légèrement l’avion sur la gauche. Rien de méchant mais il faut s’y préparer.
Après quelques minutes de vol, je me décide à préparer mon approche. Je sors les trains et réalise la fin de mon circuit. L’avion semble sain. Pour l’instant tout se passe bien. Je ralenti encore Le P-51 qui atteint à présent le bout de piste. Je suis à 2 mètres du sol. L’avion descend correctement.
Soudain, arrivé à 50 cm, l’aile droite plonge vers le sol. C’est le décrochage en règle… Le train droit tape en premier suivi par l’hélice. L’avion, déjà très ralenti, ne va pas plus loin. Il reste posé sur son nez.
Je m’approche en serrant un peu les dents… Plus de peur que de mal. La roue droite s’est pliée sur son axe et une pâle de l’hélice est brisée. Sinon, pas de casse. Même les baies de trains d’atterrissage n’ont pas bougé.
Deux choses à retenir en ce qui concerne l’atterrissage.
Il faut à tout prix conserver de la vitesse avant le touché…
Il ne faut surtout pas hésiter à poser avec les volets ouverts en grand !!! Cela repousse les limites de portance et cela m’aurait certainement permis de poser plus… « joliment »…
La réparation du train ne m’a pris que quelques minutes. Les pâles de l’hélice Zinger sont remplaçables facilement. Il sera bientôt prêt pour un nouvel essai et cette fois avec un retour au sol plus dans les règles.
L’Ultimate était également de la partie. J’ai pour l’occasion placé la caméra sur la bulle du cockpit non sans avoir corrigé le centre de gravité en conséquence.
Il faut encore que j’apprivoise ce biplan car les réactions sur le dos et dans mes essais de vols tranche sont assez particulières par rapport à un avion monoplan . Il faut un temps d’adaptation.
Le bilan de la matinée est très positif malgré le crash du P-51 à l’atterrissage. Il a volé et il a volé de très belle manière. Très encourageant pour la suite…
Vivement de nouveaux vols.
Voici la vidéo réalisée lors du vol de l’Ultimate :